CHRONIQUE / REVIEW
Matterhorn
Outside
Releases information
Release date:
November 6, 2020
Format:
CD, Digital, Vinyl
Label:
From:
Apollon Records
Norvège / Norway
Alain Massard - December 2020
9,3
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
MATTERHORN est bien un groupe norvégien de musique, pas une montagne! Ce groupe mené par Tommy Sebastian HALSETH, jouait dans des groupes locaux avant d’être accueilli par IN THE WOODS dont il a tiré ces bandes. Son style de musique part sur l’alternative rock, le vintage prog, le folk scandinave et la musique froide et contemplative du doom; un soupçon des OAK, des EMERALD DAWN, de LITTLE ATLAS cité, un son à part avec des tendances floydiennes et crimsoniennes et une grande part laissée aux vocaux pour magnifier les ballades romantiques glaciales. Des titres en français pour créer de la diversité et pour heurter le récepteur que nous sommes, mais bon lançons-nous à corps perdus dans ce son venu d’ailleurs, plus haut qu’une montagne.
« Outside » débute avec une sonorité latine et une ambiance sombre sur une basse torturée à la KING CRIMSON; on part sur du rock alternatif dynamique quand on ne sait plus trop quoi dire; un tempo de jazz manouche ou des mille et une nuits peut avoir sa place ici; le solo andalou est singulier et innovant. « Aura Noire » avec accordéon et trompette en intro intimiste part sur un crescendo mélancolique où la voix de Tommy donne encore plus d’intensité un peu sur celle de Billy Corgan des SMASHING PUMPKINS; sensation de froideur, de chaleur avec le solo de guitare venant réchauffer votre esprit, titre hors du temps contemplatif lorsque l’on sait que c’est un titre dédié à son père mort du cancer. « Bruit Blanc » enchaîne avec un son à la PINK FLOYD des « Animals » teinté de cold wave fruitée, du groove, de l’orgue Hammond et un mélange d’instruments en bataille pour la fin; c’est frais, rafraîchissant. « Aorta » pour le titre le plus long et la pièce maîtresse : une montée tout en douceur, un violon d’ Øyvind Smidt, une percussion minimaliste, une voix froide à la Aaron des MY DYING BRIDE puis chaude puis envoûtante, un moment de recueillement avec ce break à cordes, des chœurs, nous sommes bien au cœur d’une fête chaleureuse païenne; montée finale avec Tommy et sa voix bouleversante, les instruments chauffent jusqu’à un final à la guitare jouissif et lumineux; à ce moment je pense à une fusion des ANATHEMA, des KATATONIA, des PARADISE LOST et des montées folles des MY DYING BRIDE en mieux puisque cette fusion de genres donne un creuset plus abouti et plus récent.
« Last Page » entame la seconde partie de l’album avec un rythme rock normal, froid avec juste une montée des sons et un solo bluesy perlant, titre consensuel qui devrait passer en radio pour mettre de la beauté dans les voitures. « Oceana » suit avec un titre beau dès l’intro par l’utilisation d’instruments acoustiques; une ballade froide et éclairée, j’en reviens à l’attrait de l’oxymore musical pour créer une atmosphère intimiste, un sanctuaire musical pour se ressourcer des tumultes et autres aléas de la vie; Gry Anita vient poser sa voix aidant les paroles à devenir encore plus chaleureuses tandis que le solo de slide-guitare à la limite du spleen semble venir éteindre cette chanson ensorcelante. « Silhouette » part lui sur un air plus vintage avec des résurgences des BEATLES, un peu de Nick CAVE aussi pour un titre plus pop, plus convenu. « Døden og meg » littéralement la mort et moi, vient conclure cet album avec des voix traditionnelles d’Åsmund acteur norvégien pour un titre dépouillé, une ballade, une comptine de là-bas, une instrumentation froide et austère du KING CRIMSON de Robert FRIPP ou du PORCUPINE TREE dans sa phase primitive, juste pour se poser la question si le blanc sidéral de la fin fait encore partie du titre.
MATTERHORN se fraye lentement un chemin dans votre âme avec ses compositions soigneusement arrangées. Un album intimiste, langoureux, aéré, froid pour se réchauffer des méandres schizoïdes de la société; un album où les mélodies déchirantes passent et invitent à se poser au coin du feu; un album pour partir voyager loin de ce monde sinistré, covid ou pas, misère et appauvrissement du peuple humain ou pas, bref, album ressource pour se soigner de tout cela. MATTERHORN fait de la musique et au fil du temps, comme au temps où l’on prenait le temps avec les GENESIS, PINK FLOYD et autres KING CRIMSON, cette musique se transforme en une sonorité récente progressiste diablement bien composée, une baffe de fin d’année.
- 1.Outside (4:56)
2.Aura Noire (5:26)
3.Bruit Blanc (5:04)
4.Aorta (8:07)
5.Last Page (5:49)
6.Oceana (5:58)
7.Silhouette (4:41)
8.Døden og meg (5:51)
Total : 45’52’’
PISTES / TRACKS
musiciens / musicians
Tommy Sebastian Halseth: Vocals
Edvin Matthieson: Bass, acoustic guitar
Andreas Stunes: Drums, keyboards
Rhys Marsh: Electric guitar