Qui se souvient de l'aventure bordelaise de Shop 33 dans les années quatre-vingt ? Quelques aficionados du progressif bien sûr ! C'est de là qu'est née au fil du temps la mise en chantier et en musique de GEPETTO, initiée par George PINILLA. Après un très prometteur premier album en 2005, voici son successeur en cette fin d'année 2020, "Evolutive Songs". Ce second opus a été comme le premier réalisé par George et une bande de vieux potes, même si certains sont bien plus jeunes que le maitre de céans. "In Your Mind" qui ouvre le disque est chanté très correctement par Julien PINILLA le frère, agrémenté d'un très seyante partition de basse de Nicolas DELEHAYE, sur fond de synthétiseurs en tous genres, un morceau pas forcément original mais ce n'est pas non plus ce qu'on lui demande (8/10).

Toute autre chose avec "A Final dal Camino" qui se traduit par "A la fin de la Route" magnifiquement chanté par George lui-même en espagnol bien sûr, et là bing, c'est en plein dans la mille, un titre digne pour ceux qui connaissent du grand TRIANA (Albums "Triana" et "Hijos del Agobio" des années soixante-dix, qui fut à cette époque le précurseur du progressif andalou, ici ce sont plutôt les guitares qui sont mises en valeur (acoustiques comme électriques), vous l'aurez compris j'adore, à noter la participation dans la partie finale pour de divines vocalises féminines de Laurie, la fille cadette de George(10/10).

Nous continuons avec "My Darling", Chantal?, un mid tempo avec Julien à nouveau au micro (qui s'offre en même temps un beau final au piano) un peu à l'image du titre d'ouverture, pas foncièrement original mais agréable avec de grandes échappées vocales (choeurs) et des trilles de guitare acoustique bienvenues après la mi morceau (8/10). Un ciel rouge pour quoi faire ? Le premier des deux titres chantés par Chris PALMER, déjà présent il y a cinq ans, toujours dans la même veine néo progressive doucereuse, hyper mélodique, avec une six cordes virevoltante (écoutez ce solo de la deuxième minute et celui qui commence à 4:40 du grand art) (9/10).

Il nous reste deux titres et nous allons le voir, quels titres !!! Tout d'abord, le second morceau chanté en espagnol "Lagrimas Vacias", pas trop difficile à traduire, même pour un non hispanique, un morceau qui approche les neuf minutes, et de nouveau en plein dedans (dans le mille), une pièce d'une rare magnificence, d'une légèreté incomparable qui n'exclut pas une belle énergie, d'une émotion à fleur de peau, si les larmes viennent à vos yeux, pas de panique c'est tout à fait normal, tout bonnement GRAND (10/10).

Nous allons nous quitter avec "Mille Cordes" et sa fabuleuse introduction instrumentale supérieure à cinq minutes qui fait la part belle aux guitares douze cordes et leur coté cervantesique là aussi, l'orgie de synthétiseurs qui les accompagne n'est pas à piquer des hannetons non plus, que du bonheur sans doute aucun, comme le disent les paroles "A Magic Melody......", écoutez, réécoutez, franchement vous ne pouvez pas être déçu, du beau, du grand, du très grand rock progressif intemporel !!! (10/10). Tout en haut de l'affiche pour 2020, du moins sur une des marches du podium.