CHRONIQUE / REVIEW
Breidablik
Omicron
Releases information
Release date:
February 29, 2020
Format:
Digital, CD, Vinyl
Label:
From:
Pancromatic Records
Norvège / Norway
Mario Champagne - February 2020
8,0
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
BREIDABLIK est une formation de musique électronique progressive de Bergen en Norvège, qui fut fondée par Morten BIRKELAND NIELSEN en 2013, avec l'idée de poursuivre dans les pas d’un courant classique appelé « l’école de Berlin de musique électronique », un mouvement musical qui émergea dans les années 1970 et qui fit la lumière sur des artistes et groupes tels que Klaus SCHULZE, TANGERINE DREAM et ASH RA TEMPEL. Ce même mouvement donna naissance aux courants des musiques « ambient », « new age », « electronica » et « trance ». De plus, BREIDABLIK s'inspire pour ses créations de trames sonores et de bruits d'ambiance. En mélangeant le tout, BREIDABLIK vise à donner un cachet plus moderne à ce style musical. Quant au nom de la formation, il provient de la mythologie scandinave, dans laquelle il représente le domaine du dieu BALDR, un lieu situé dans les cieux, dans une contrée d'où le mal est banni, où il n'y a qu'amour et beauté. Beau programme en perspective !
La formation se compose de deux musiciens dont Håkon OFTUNG, qui performe sur la guitare électrique et la flûte, surtout connu pour son implication au sein d'une formation qui a le vent en poupe, JORDSJO, mais aussi dans les formations ELDS MARK et TUSMORKE, qu'il aurait quitté. BIRKELAND NIELSEN s'occupe quant à lui de la guitare acoustique, des synthés et de la programmation des percussions. Après la sortie de « Vinter » et « Penumbra » en 2017, « Nhoohr » en 2019, voici donc « Omicron », qui contient en format CD, une version remixée et remastérisée de l'album « Penumbra ». Les morceaux proposés ici sont dans le même format que ceux de l'époque de l'école de Berlin, et ils sont pour ainsi dire très longs. Deux pièces qui couvrent plus de 20 minutes, ce qui correspond à une face de 33 tours en vinyle. Les thèmes musicaux développés se répètent, mais avec des structures séquentielles qui se transforment de manière continue, mis en relief par des solos, des sons aériens, des bruits mais surtout des simulations de bruits et de voix, grâce à la magie des synthétiseurs. Pour ma part, lors des écoutes j'ai remarqué qu'en général, la pièce change d'orientation approximativement aux trois minutes pour éviter de faire du surplace. Une autre caractéristique de cette musique est la quantité de modulation de timbres, les transpositions de tonalités et l'utilisation d'effets d'écho.
Particularité au niveau du concept, les musiciens de BREIDABLIK nous avertissent que cet album est circulaire, qu'il peut s'écouter en boucle sans raccords, pour une expérience infinie, qui ne se termine jamais. Comment mettre en mots l'expérience musicale d'Omicron, car il faut le dire, il s'agit d'une expérience où les vibrations devraient remettre en place tous vos chakras meurtris par la dernière mise en échec subie sur la patinoire. Sortez le tapis de yoga. Fermer la lumière. Play Loud. Je vous explique.
PARTIE 1 : La mélancolique introduction à la guitare acoustique nous envoie sur une fausse piste dès le début car après un court duo avec la guitare électrique, le titre passe en mode synthés planants. Vibrations, notes soutenues qui se prolongent, variations d'octave, nous sommes bien partis pour un long moment de méditation, avec bruits suggérés de paquebots, d'orgues de cathédrale, sans que cela en soit vraiment. Un gros appel à oublier ce qui se passe autour de nous. Vers la troisième minute, il se passe quelque chose. La répétition de notes plus graves, avec une belle progression rythmique, assortie d'un beau travail ciselé de cordes. Cela devient intéressant, mais on passe déjà à autre chose. La répétition est la norme. Les vibrations en multicouches, les sifflements aussi, les coups de fouets, les fusées lancées, le spoutnik qui passe. Le claviériste a le piton collé et notre esprit souhaiterait bien sortir de son corps! Musique pratiquement pieuse, où l'on croirait presque entendre des orgues majestueux, mais aussi des bribes de la B.O. de « Flash Gordon »de QUEEN, des orages, des vents soufflants aux portes du paradis avec des bruits de soucoupes volantes. Changement de ton pour des claviers nerveux et inquiets, on pourrait s’imaginer « Tubular Bells » à certains endroits. Les rythmes deviennent rapides, presque « danse » pendant plusieurs longues minutes, on gigote du pied, avec les synthés planants en bruit de fond variable jusque vers de longs passages plus stridents après la fin des « boom booms », jusqu'à cela deviennent des bruits sourds de vibrations lourdes s’amenuisant, comme si une énorme machine venait de mettre les freins, couvert par des bruits plus stridents (faudrait pas oublier de changer les disques de freins), et finalement le retour de la mélodie de guitare acoustique du début. La boucle est bouclée.
PARTIE 2 : Partageant d'une parenté éloignée des airs de XANADU de RUSH, les synthés sifflotent, comme des insectes, d'autres imitent des chants d'oiseaux, pendant que d'autres portions de synthés pourraient rappeler le chant d'une chorale éloignée. La guitare électrique tergiverse et la flûte donne les meilleurs moments jusqu'à présent sur cet opus, au cœurs d'une nature riche en bestioles. On s'y croirait. Paisible. Les bestioles s'éloignant, comme aspirées par un grand vent, les synthés s'approchent créant une tension, simulant des chœurs multicouches, introduisant des cloches lourdes, sur une longue progression musicale et rythmique, suivi de ralentissements, de souffles, un peu de surplace quand même, avec cette répétition d'une dizaine de notes, sans arrêt, avec montée du volume, baisse du volume, et apparition en « background » des synthés et guitares. Modèle répétitif à tout va. Lors de l'extinction des feux, l'ambiance devient plus calme malgré les grands vents, sur fond de pseudo voix éthérées accompagnées de clavecin synthétisé. Vibrations sourdes, comme celles de grosses vagues, et retour de la guitare acoustique pour boucler la boucle, avec un son subtil d'orgue, pour finir en noblesse.
« Penumbra » parties 1 et 2, mériteraient probablement une chronique à elles seules. Cet album est différent d'Omicron. Sur sa première partie, l'impression donnée est celle d'un voyage dans un marécage bruyant, sur une autre planète, à l'ambiance hypnotique, assortie de plusieurs cloches aux tonalités différentes, instaurant un coté enfantin dans les sonorités. Plus axée percussion avec un aspect plus naturel. Alors que l'autre partie de « Penumbra » assume un côté vibratoire plus intense, avec plus de synthés et de bruits électroniques, lui conférant un ambiance plus science-fiction. Autrement dit, plus de petites fusées, de vibrations puissantes très basses en parallèle avec une petite musique bucolique et campagnarde.
BREIDABLIK m'a bien surpris sur un point. Ils ont leur style propre. Alors que je m'attendais à de la musique de science-fiction en permanence, une grande place est accordée aux sons naturels. Cette musique appelle à vivre une expérience, sentir la musique et donc expérimenter des sensations. Une musique souvent hypnotique pour planer et voyager à peu de frais. Une fois de temps en temps, cela fait du bien. Cependant, à ne pas écouter au volant de sa voiture la nuit, sinon vous risqueriez d’aller rejoindre rapidement vos ancêtres. Des sonorités « nouvel âge » modernes qui devraient plaire aux amateurs de KITARO, Andreas WOLLENWEIDER, TANGERINE DEAM et Mike OLDFIELD. Personnellement, j'ai bien aimé et mes chakras sont bien réalignés ! Bonne thérapie !
- 1. Omicron pt. I (22:24)
2. Omicron pt. II (20:46)
3. Penumbra pt. I (CD bonus) (19:29)
4. Penumbra pt. II (CD bonus) (11:07)
PISTES / TRACKS
musiciens / musicians
Håkon OFTUNG – Electric Guitars and Flute
Morten BIRKELAND NIELSEN – Synthesizers, Acoustic Guitars, Drum Programming