CHRONIQUE / REVIEW
Asia Minor
Points of Libration
Releases information
Release date:
January 29, 2021
Format:
CD, Digital, Vinyl
Label:
From:
AMS Records
France
Serge Marcoux - March 2021
8,9
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
La fin des années 70 et les années 80 n’ont pas été tendres pour le rock progressif. L’avènement de la musique disco, du punk et la commercialisation massive de la musique ont contribué à son déclin. Le besoin de classer, catégoriser et contrôler la musique ne correspondait pas à une musique généralement difficile à catégoriser et donc à mettre en marché. Il ne faut pas non plus se surprendre de la résurgence et de la relative popularité dont elle jouit aujourd’hui. La communauté internationale a pu se bâtir, créer des liens et des collaborations et ce, principalement grâce à l’internet. Et, bien sûr, il ne faut pas oublier les développements technologiques et la démocratisation du processus d’enregistrement.
Mais retournons en 1979 alors que deux jeunes turcs ayant élu domicile en France franchissent la ligne entre l’anonymat et une œuvre laissée à la postérité. ASIA MINOR offre ainsi « Crossing the line » aux amateurs de musique. « Between flesh and divine », quel titre, parait l’année suivante et est considéré à juste titre comme un classique prog des années 80. L’album est entièrement produit, réalisé et distribué par le groupe lui-même. Le son du groupe se situe dans la mouvance symphonique du genre avec de notables et agréables influences moyen-orientales et jazz. Quoique largement instrumentale, on retrouve du chant en anglais et en turc pour deux pièces du premier album sur douze des quinze morceaux endisqués. Malgré le succès d’estime du deuxième album, l’époque ne se prête guère à la mise en valeur des groupes progressifs. C’est pourquoi, deux ans plus tard, ASIA MINOR disparait de la scène musicale. Mais la musique est restée et la communauté progressive n’a pas oublié. À dire vrai de « Between flesh and divine » et, par le fait même, ASIA MINOR a bénéficié du temps et de l’essor des communautés d’intérêts favorisées par l’Internet. À un point tel que le groupe reprend du service en 2013 d’abord pour donner des spectacles y compris comme seconde tête d’affiche au festival Minnuendo, avec les copains de MYSTERY, qui s’est tenu en Espagne 2018.
Ces concerts échelonnés sur quelques années emmènent ASIA MINOR à composer les différentes pièces que l’on retrouve sur « Points of libration ». Cette nouvelle mouture s’articule sur les deux piliers d’origine, soit SETRAK BAKIREL à la guitare et au chant ainsi que ERIL TEKELI à la flute et à la guitare. EVELYNE KANDEL assure les parties de basse, MICHA ROUSSEAU officie aux claviers et JULIEN TEKEYAN est le batteur. Les anciens membres que sont LIONEL BETRAMI et ROBERT KEMPLER n’ont pas été oublié. En effet, les deux ont participé à certaines compositions et arrangements. De plus, M. KEMPLER est choriste sur trois pièces. C’est d’ailleurs au niveau vocal que nous trouvons la principale différence entre les compositions d’hier et celles d’aujourd’hui. D’une part, aucun morceau n’est purement instrumental, ce qui n’exclut pas les développements musicaux, bien sûr. D’autre part, deux collaboratrices, MARLENE POSTE et SELEN TEKELI, ont composé des paroles, la première pour cinq morceaux chantés en anglais et la seconde pour celui chanté en turc. Finalement, un duo de voix comme sur la pièce d’ouverture « Deadline of a lifetime » et des chœurs sur quelques morceaux offrent une perspective différente à notre écoute du groupe. D’ailleurs il est excellent ce morceau avec son intro progressive en diable avec flute et échange basse et guitare. Le jeu de guitare est très mélodique, y compris un délicat solo, et si vous ajoutez la voix de M. BAKIREL qui me fait un peu penser à cette d’ANDY LATIMER, vous avez entre les mains un bien bon départ. Le plus court et résolument prog « In the mist » suit avec une belle présence de la guitare sèche et la flute, la basse et la batterie qui sculptent leur présence autour. Un parfum oriental flotte sur l’ensemble. Le jeu de Dame KANDEL sur la basse se remarque. Ce qui est vrai tout au long de « Points of libration ».
« Crossing in between » est un morceau tout en douceur dominé par la guitare sèche où il est question de chandelles, d’aurore boréale, de mémoire et du passé. « Oriental game », le plus long morceau du groupe, nous transporte dans l’univers de l’amour de deux personnes, dans deux univers musicaux, orient et occident. La flute y est bien présente et nous rappelle un peu JETHRO TULL. Avec « The twister » et son intro sur fond de clavier, voix un peu lointaine et notes de guitares lentement égrenées, nous sommes de plein pied dans l’univers progressif. L’arrivée de la rythmique ajoute du punch mais on garde le cap. J’aime beaucoup la voix de BAKIREL qui joue de ses différentes possibilités. Un morceau très réussi avec de belles interventions à la guitare électrique et à la flute notamment. Avec la suivante, « Melancholia’s kingdom », nous retournons dans un univers feutré et aussi un peu planant. Nous sommes invités à une cérémonie au milieu d’une forêt par une journée brumeuse. Des silhouettes floues parlent de liens avec la terre. Avec « Urban silk », les voix et la flute sont à l’honneur. Une fois de plus, nous pouvons faire une petite référence à CAMEL mais avec un son un peu jazzé nous lorgnons un tantinet vers la mouvance Canterbury dont ce bien emmené court solo d’orgue. J’ai bien aimé ce morceau. L’album se termine avec la pièce chantée en turc dont les premières minutes sont une belle balade pleine d’atmosphère, voix et guitare surtout avec un soupçon de flute. À mi-chemin, percussions, rythmique et flute s’emparent du morceau. Le chant revient un peu plus urgent avec toujours ce croisement des continents et des influences. Le résultat est on ne peut plus concluant et ouvre d’intéressantes possibilités pour de futures compositions. Voici donc un retour réussi, un album hautement mélodique qui sait marier différentes influences pour notre plus grand plaisir.
- 1.Deadline of a Lifetime (7:59)
2. In the Mist (3:34)
3. Crossing in Between (3:43)
4. Oriental Game (9:28)
5. The Twister (7:41)
6. Melancholia’s Kingdom (4 :46)
7. Urban Silk (5:28)
8. Radyo Hatirasi (6:09)
PISTES / TRACKS
musiciens / musicians
- Setrak Bakirel / Vocals, acoustic and electric guitars
- Eril Tekeli / Flute, guitar
- Evelyne Kandel / Bass
- Micha Rousseau / Keyboards, 12-string electric guitar
- Julien Tekeyan / Drums, percussions, programming
Guests:
Camille Bakirel / Backing vocals (1,4,7)
Robert Kempler / Backing vocals (1,6,7)
Geoffroy “Jeff” Tekeyan / Double bass (6)
Romain Calibre / Cello (6)