SILVER NIGHTMARES se forme en 2018 sur un versant rock métal lorgnant sur ASIA, SAVATAGE, STYX, TOTO ou KANSAS, plus récemment THRESHOLD, GHOST ou MOONGARDEN. Sons venant du métal mélodique, de l’AOR et du métal classique. C’est leur 2e album après un EP; un album concept entrecoupé de points mythologiques dont voici l’excursion notifiée.

« Saphiens » intro singulière marquant les sonorités du groupe avec bruits de forêt et cuivre; ça part sur du métal prog alambique agressif, sur les territoires des 90’s; Michele ayant le ton haut, la guitare se veut rageuse alors que la trompette amène une singularité bluffante, j’y retrouve l’ambiance des RHAPSODY OF FIRE. « Nefertiti » se lance avec les synthés gras et chatoyants dans un air mélodique atmosphérique, bourré de latence; c’est rythmé, énergique, le solo fait partir sur des contrées sonores féeriques. « Etemenanki » sonnettes et ambiance orientale mélangée à un air festif de taverne irlandaise, voilà où vous risquez de vous trouver; Michele tire sa voix sur un air particulier, limite hurlée. « Sea of Sikelia » au riff bien métallique, groovy qui tranche et part sur de l’AOR symphonique, un peu sur ROYAL HUNT ou BLIND GUARDIAN par exemple, court mais engagé. « Scorns of time » titre à la guitare acoustique, chant limite phrasé et slide mélancolique pour une ballade cotonneuse, air qui coule tout seul. « Wizards, witches and sorcerers » avec une flûte à la JETHRO TULL ou GENESIS qui dénote, bref ça change d’un coup; phrasé Hollywood métal un temps épique; titre court qui fait rentrer l’album dans le registre prog finalement.

« The Awakening » instrumental bigarré, bariolé, ben étonnant; titre où chaque musicien vient donner de ses gammes sur un tempo jazzy-prog chaleureux avec des synthés gras à la URIAH HEEP et un solo guitare sans fin. « 8 » avec le retour de la trompette jazzy pour un titre à TOTO; titre avec un refrain facile d’accès, le côté symphonique et progressiste suintant rapidement, trop sûrement. « The Blue light of a star » et la mélodie qui tue, un peu sur SCORPIONS; lorsque le piano rencontre la guitare pour un véritable titre-hymne dans lequel Michele tire sa voix admirablement ici; c’est beau on est sur le métal mélodique des 80 légèrement usité, le solo guitare finissant de nous achever. « The Weird Black cross » sirène et attaque de biplans pour revenir au métal prog de moins de 4 minutes avec ambiance de fin de monde, un peu de solo et titre qui ramène à nouveau sur les premiers THRESHOLD; titre simple mais entraînant. « Intangible » termine cet album qu’il ne faudrait pas toiser avec ce titre intimiste, mélancolique et bourré d’espoir; un son qui peut rappeler ARENA avec l’ancien chanteur, titre avec trompette et romantisme progressiste, ode à la musique sans étiquette.

SILVER NIGHTMARES lance un missile musical à plusieurs têtes, permettant de voyager dans le métal mélodique, l’hollywood métal, le métal symphonique puis le rock progressif; un conglomérat confirmant que le prog n’existe plus, dead, kaput, nada...mais qu’il se retrouve dorénavant dans pas mal de branches musicales; un son dramatique à consonance intimiste dans la deuxième partie qu’il faudrait presque écouter en premier pour se conforter qu’on est bien sur un terrain prog là malgré des titres courts, étonnant jusqu’au bout, mélange détonnant expérimental, brouillon mais bon.