
CHRONIQUE / REVIEW
RPWL
Crime Scene

Releases information
Release date:
March 17, 2023
Format:
CD, Digital, Vinyl
Label:
From:
Gentle Art Of Music
Allemagne / Germany
Jean-François Petit - March 2023
7,8
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
C’est sur un thème dans sa globalité sombre que RPWL, groupe de rock progressif formé à Freising en Allemagne en 1997, a choisi pour écrire et composer leur 9ème album studio : après le concept de l’Espace sur « Tales From Outer Space » sorti en 2019, les 4 musiciens bavarois ont cette fois opté pour celui du côté obscur de l’être humain, dont la criminalité.
Le groupe fait référence d’ailleurs à plusieurs reprises, au travers des paroles contenues sur cet album, à certains personnages troublants qui ont marqué les esprits ou fait la une de la rubrique criminelle des journaux allemands de l’époque : comme le tueur en séries des années 20, cannibale de surcroît, Karl Denke, originaire du Duché de Münsterberg, ayant commis 30 meurtres…. Ou le manipulateur en électroradiologie Carl Tänzler, qui avait une obsession morbide pour une jeune cubano-américaine atteinte de tuberculose : en 1933, deux ans après la mort de cette jeune femme, Tänzler sort le cadavre d’Helen de Hoyos de sa tombe, et vit avec ce corps chez lui pendant près de 7 ans jusqu’à ce que la famille de la défunte découvre le fait macabre en 1940. Ces deux individus mentalement plus que troublés, et nous faisant froid dans le dos, par leurs actes insensés et ignobles, nous rappellent, comme aux membres de RPWL, combien la folie de l’Homme est capable de dévoiler son côté le plus dérangé.
Par ce choix de cette thématique très sombre, RPWL veut marquer les esprits à l’écoute des paroles de leur nouvel opus et nous interpeller. D’autant plus que dans la seule année 2020 de confinement, la police allemande a enregistré (comme dans de nombreux autres pays malheureusement durant cette période) plus de 119 000 cas de violences conjugales, dont 80 % perpétrés envers des femmes, et 139 cas dont l’issue fut fatale. La question primordiale que pose le groupe : Quelle part sombre peut-on avoir en nous êtres humains ? Est-ce d’origine génétique ? Sociale ? De notre histoire ? Notre enfance ? Notre vécu ? Qui fait de nous ce que nous sommes ?
Musicalement, tout au long de « Crime Scene », on retrouve bien la marque de fabrique du groupe bavarois influencé depuis leur 1er album « God Has Failed » (2000) par Pink Floyd, ainsi que la voix très « gilmourienne » de Yogi Lang.
« Victim Of Desire », titre qui ouvre l’album, est dès son introduction très proche des dernières productions néo-prog d’IQ, percutant avec des lignes de basses incisives comme sur « Rise » dans leur dernier magnifique opus « Resistance » (2019) et avec de très belles mélodies très variées du guitariste Kalle Wallner (ce dernier a d’ailleurs sorti en 2022 un excellent album solo instrumental, « Voices »), pour conclure en apothéose dans la lignée du jeu de guitare électrique de Jon Mitchell d’Arena.
« Red Rose », très acoustique dans l’ensemble, est un titre moins puissant que le 1er et une belle balade en demeurant, mais ne marquera probablement pas les esprits dans la discographie déjà conséquente de RPWL, tout comme le titre suivant « A Cold Spring Day In ‘22 » relativement dispensable. « Life In A Cage » à l’intro dans la même veine que « No Son Of Mine » de Genesis, est à l’image de la thématique grave et sombre de l’album, aux paroles pessimistes, mais par ailleurs très bien composé et interprété par chaque membre du groupe.
« King Of The World » est la pièce maîtresse de “Crime Scene’’, le titre le plus long (presque 13 minutes) et certainement le plus épique du nouvel opus de RPWL : une intro instrumentale « yessienne » (Markus Grützner, bassiste ici très inspiré, à bon escient, par le regretté Chris Squire), des nappes de claviers de Yogi Lang aux sonorités parfois sorties des 70’s (mellotron) et ou de la période faste du néo-prog du début des 80’s (à partir de 7’15), la voix chaude et magnifique de ce dernier, de superbes solo électriques variés de Kalle Wallner, sans oublier la batterie très précise de Marc Turiaux… Voilà tous les ingrédients pour réaliser la recette d’un excellent titre comme celui-ci ! « Another Life Beyond Control » clôture cet album avec un surprenant et agréable mélange entre le style un peu « floydien » que RPWL nous a toujours habitué depuis leur début, des sonorités guitare quelque peu synthétiques (pédale d’effets), un solo clavier central de Yogi Lang proche de ceux de Mark Kelly (Marillion) période « Script … » ou « Fugazi ».
Le 9ème album de RPWL se veut être original dans son concept, même si sombre, et un bon album musicalement, bien produit mais sans forcément de réelles surprises (bonnes ou mauvaises), dans le style habituel du groupe, même s’il contient de très bons titres (« Victim Of Desire », et « King Of The World » en particulier).
PISTES / TRACKS
- 1. Victim Of Desire (8:16)
2. Red Rose (5:35)
3. A Cold Spring Day in ’22 (4:21)
4. Life In A Cage (6:11)
5. King Of The World (12:51)
6. Another Life Beyond Control (7:51)
Yogi Lang: Vocals, keyboards
Kalle Wallner: Guitars
Markus Grützner: Bass
Marc Turiaux: Drums
musiciens / musicians