CHRONIQUE / REVIEW
Reuter Motzer Grohowski
Bleed
Releases information
Release date:
November 4, 2022
Format:
CD, Digital
Label:
From:
Moonjune Records
Allemagne / Germany - USA
Mario Champagne - March 2023
6,7
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
On écoute généralement de la musique pour relaxer, mais pour apprécier celle-ci, j’en suis désolé, il vous faudra travailler un peu. REUTER MOTZER GROHOWSKI est une association de trois musiciens aux parcours riches en expériences diverses, qui se sont retrouvés réunis à New York en 2019 lors d’un évènement musical à fortes doses d’improvisation, d’où jaillit des éclairs de génie et une première parution en 2020 intitulée « Shapeshifters » où selon les dires de tous et chacun, ils auraient pris leurs pieds, ce qui nous laisse comprendre qu’un pied musical équivaut à trois maîtres ! Fort de cette expérience jouissive, ils ont remis le couvert en 2022. On y retrouve le très connu Marcus REUTER, un des trois STICKMEN, expert en « Touch Guitar ». Tim MOTZER, quant à lui, a œuvré avec David SYLVIAN et PAKT alors que Kenny GROHOWSKI est le batteur attitré de la formation BRAND X.
L’improvisation est un exercice ardu, car il exige de la part de chacun des participants une concentration phénoménale et une intuition hors norme pour aller de l’avant et créer quelque chose de potable, qui va quelque part. Le résultat offert ici est intense et probant par moment, avec une identité très marquée due à la grande cohésion de ses musiciens, mais c’est drôlement exigeant pour l’auditeur avec une musique hors norme audacieuse et qui se fiche des standards de l’industrie mais elle plaira certainement à ceux qui se nourrissent déjà de l’éclectisme d’une fusion expérimentale d’artistes comme BUHLMANN, THELEN, SOFTMACHINE ou Mark MURDOCK et ses « Cymbalic Encounters », mais ici avec souvent une férocité typiquement « crimsonienne » et des ambiances d’égarement total.
Donc, ne vous attendez pas à des pièces instrumentales standards mais plutôt à des tableaux de sons qui peignent des explorations expérimentales planantes dans des atmosphères éthérées et fantomatiques, frôlant le « New Age », la musique « Ambiant », passant du calme au frénétique, du doux à l’agressif, du minimalisme au psychédélisme cacophonique, qui vire pratiquement au métal, comme dans « Bleed ». Les percussions sont pratiquement omni présentes, que ce soit en mode caresse des cymbales ou en défoulement compulsif, alors que les guitares sont souvent appelées à échafauder les quelques lignes suivables dans ces allégories divagatrices.
Dans ce que j’ai aimé, il y a la pièce titre de l’album, « Bleed », qui est comme un condensé de la direction artistique qui vous attend dans ces huit morceaux. Pour ma part, « Causatum » est celle qui est le plus venue me chercher avec son jeu de cordes discordantes aux tempos différents, d’où jaillit une aura d’étrangeté. Il y a aussi « Oracle Chamber » qui est pas mal, où j’ai bien apprécié le jeu du batteur, dans un morceau plus cinématique avec une trame plus facile à suivre, pour une musique musclée, sérieuse, intense, mais pas rigolote du tout. Pour ce qui est de la longueur, vous en aurez pour votre argent avec les 14 minutes de « Monolith », avec son ambiance de film d’horreur aux influences « crimsoniennes ».
Dans la catégorie totalement indigeste, le morceau « Impenetrable » porte bien son nom. Bon courage si vous cherchez le plaisir dans le mélodieux car ici vous pourriez trouver une raison suffisante pour détester à vie le jazz improvisé. Pour ma part, j’ai eu l’impression que les trois musiciens ne se parlaient plus et que c’était vraiment parti en saucisses !
Pour conclure, j’ai trouvé cette musique avant-gardiste inégale, bien qu’il y ait des morceaux intéressants mais à la longue, le manque de mélodies et d’émotions, et la froidure de cette complexité peuvent porter au découragement. Ce n’est pas le genre d’album qui se laisse jouer en boucles, bien que les protagonistes offrent des performances enviables et que la production soit excellente. Bon ! Tentez l’expérience, car c’est comme cela qu’il faut le prendre, comme une expérience, qui plaira à ceux qui ont l’esprit ouvert, et je ne parle pas de fracture du crâne. Titres préférés : « Causatum », « Bleed » et « Oracle Chamber ». Bonne écoute !
PISTES / TRACKS
- 1. Bleed (11:19)
2. Causatum (08:14)
3. Sibylline (11:31)
4. Monolith (14:30)
5. Oracle Chamber (07:03)
6. Impenetrable (06:01)
7. Free in the Now (06:20)
8. Externalities of the Truest Universality (08:38)
Markus REUTER - Touch Guitars® AU8, Looping
Tim MOTZER - Acoustic-Electric 6 & 12 String Guitars, Baritone Electric, Electric Guitar, Bow, Electronics, Looping
Kenny GROHOWSKI - Drums & Percussion
REUTER MOTZER & GROHOWSKI - Fender Rhodes Piano, Mellotron & Hammond Overdubs
musiciens / musicians