OZRIC TENTACLES fondé en 1983, du kraut, du Steve VAI pour la guitare, TANGERINE DREAM, de l’ethnique arabo-techno, de la fusion space rock ambiant psychédélique, de la musique ambiante expérimentale, instrumentale qui donnera folie aux fans de techno et de house music, un comble; leur éclosion s’est faite lors du Stonehenge Festival pour indiquer leur signature musicale, alliant cosmique et nature; c’est la famille WYNNE qui orchestre. Connus en 94, c’est leur 21e album de 2020 qui m’a ramené à eux, voyons ce qu’il en est du 22e.

« Storm in a Teacup » nous amène directement sur l’espace qui est le leur, à la limite entre le jam et l’expérimentation, avec des synthés en couches, un air vibrant me rappelant RUSH juste fugace; ah la guitare torturée d’Ed sur les envolées des TANGERINE DREAM, de VAI, ça continue, la basse dynamite et la batterie funky; un son qui date mais toujours frais et entraînant; je le compare aux QUANTUM FANTAY plus récents pour cet entrain psychédélique; le final stéréo et fluide dans lequel on a l’impression de voir les notes couler. « Deep Blue Shade » plus dub, bass, pour un voyage hypnotique bigarré de bleu, enfin ça c’est dans le titre; un univers à écouter seul, la nuit, au casque ou fort sur Hi-Fi pour décalaminer ses enceintes, funky-jazzy à un moment; Ed et Silas se livrent un combat musical amical. « Lotus Unfolding » change de temps et d’espace; la flûte de Saskia propose un yoga musical lorgnant sur les sons de KITAJIMA, pureté du moment et du son; des oiseaux viennent se poser avant que le synthé monolithique n’imprime le rythme sur une déclinaison cascade hypnotique sereine lorgnant sur le monde nippon.

« Crumplepenny » arrive, beaucoup plus complexe, bidouillé et chaotique avec des vibrations sombres; ça vibre de façon désaccordée, ça bouge comme une biche au printemps prête à manger des baies pour s’enivrer; le final avec des chœurs vangélisiens au synthé redonne un peu de folie tandis qu’un solo acoustique andalou et yessien sème la zizanie; le titre moderne qui ne fait pas que provoquer la transe, ici c’est réflexion. « Green Incantation » basse à la ‘Subway’, guitare-sitar flamenco à AL DI MEOLA, rayonnement astral pour partir encore plus loin; le synthé donne l’occasion aux différents instruments de donner leur maximum, sans être obligés de fournir un déluge sonore; l’air bariolé, dansant, tiens ça part encore sur un jig programmé qui coule comme un épanchement de terrain, étonnant; le morceau à consommer avec une substance à n’en point douter, moi qui pensais qu’on n’en avait plus besoin. « Burundi Spaceport » termine ce voyage, titre désopilant pour un air transe-méditatif si cela peut exister; calme, entraînant, des orgues, une batterie hypnotique, sautillante, un titre plus compliqué qui passe comme une lettre à la poste, enfin du temps où la poste assurait son trafic; je me perds mais ce titre risque de vous... perdre en proposant un air singulier qui fait réfléchir et méditer encore plus.

OZRIC TENTACLES revient en force avec cet album créatif, méditatif, hypnotique; des airs mantras, psychédéliques pour partir loin, c’est le but; des sons envoûtants qui ont donné idée à ORESOUND SPACE COLLECTIVE, QUANTUM FANTAY, ASTRAL MAGIC d’explorer eux aussi ce mode musical si particulier; alors c’est progressiste avant tout, danse, jazzy mais ô combien distrayant pour faire vibrer tout son corps; de la musique multi-couche bariolée qui ne révolutionne pas le genre mais prolonge le mouvement comme si le temps pouvait aussi revenir en arrière; répétitif oui, chatoyant et imaginatif oui, quoi de mieux pour errer dans ce maelstrom musical.