MOON SAFARI vit musicalement depuis 2003, à la recherche d’une approche mélodique chargée d’émotions, d’un rock prog 70s-réminiscences YES, GENESIS vintage voir BEATLES; avec le temps, oui 10 ans pour avoir la suite de ‘Himlabacken’ ils sortent leur 5e opus avec Moog, guitares rageuses et rythmique heavy des 80 du courant prog métal : son moderne et vitaminé pour lutter contre la nuit longue scandinave.

« 198X (Heaven Hill) » quoi l’intro de ‘Jump’… bon presque, n’empêche une intro énergique qui surprend et il faut le vocal pour sentir les relents yessiens; titre mélodique, frais, aérien, chœurs entraînants et belle entame-trame moderne. « Between the Devil and Me » intro aérienne, intimiste, latente, prog quoi; la batterie de Mikael met en ordre, le titre me rappelant les TOTO; un prog AOR enjoué scandinave en fait, non un prog dans la lignée d’un FLOWER KINGS pas étonnant que Tomas leur claviériste les ai suivis; retour final plus prog métal avec un bon riff et le solo guitare jouissif sur des synthés gras, confusion et clarté musicale. « Emma, Come On » sur un JETHRO TULL, un MAGELLAN, un YES boosté, un MOON SAFARI quoi; titre court nerveux et montrant leur plaisir de se retrouver. « A Lifetime to Learn How to Love » air mélodique intimiste pour une montée symphonique culminant à mi-parcours avec le frappé de Mikael explosif; la mélodie se veut grandiloquente, immersion dans un prog vintage sans les réminiscences lourdes du genre ‘déjà vu’, ici c’est l’occasion de partir sur des airs grandioses assez métalliques qui donnent le pep comme le solo gilmourien de Pontus. « Beyond the Blue » titre court, intermède symphonique à prendre comme hymne avec chœurs d’eunuques ou d’anges et roulement de tambours, merveilleux, introduisant « Blood Moon » revenant sur un rock radio édit, comprenez un titre gai, joué facilement, l’enregistrement est de grande qualité; des sons frais, sur du YOSO des 90, sautillants, le truc où il n’y a rien à jeter, un air de déjà entendu aussi.

« Teen Angel Meets the Apocalypse » installez-vous; le titre prog à n’en pas douter; là c’est réminiscence FLOWER KINGS plus du prog symphonique, opéra au loin pour les chœurs expressifs; un lent défilement de notes, de breaks et autres tiroirs faisant la part belle à l’instrumentation des musiciens avec cette intro baroque et ce solo qu’aurait adoré faire le grand Yngwie; le plus ce break dithyrambique aux neuf minutes qui part sur un Neal MORSE en folie, au riff heavy; difficilement transcriptible au vu des fusions, tiens là THE BEATLES tiens ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA, tiens YES encore, les BUGGLES, bon à vous de vous plonger; attention je parle de relents musicaux, mais c’est bien un grand MOON SAFARI qui joue ici. « Forever, for You » acoustique guitare-piano avant de partir sur une ballade attrayante aux chœurs grandiloquents et à l’orchestration intense dont un saxo expressif; le bon côté c’est que c’est attrayant sans pause, sans ce passif qu’ont beaucoup de groupes actuels à surjouer sans fin, provoquant une quelconque lassitude; que nenni ici tout à leur honneur. « Epilog » avec orgue d’église pour le cantique solennel et une acoustique cristalline pour clore.

MOON SAFARI a donc hiberné 10 ans, un album traitant des fans accrochant leurs posters, en adoration; du rock prog sympho mélodique et moderne bourré d’harmonies élaborées; après une phase de résilience c’est donc tel un Phénix qu’ils nous lancent en cette fin d’année ce pavé musical fourni, intense, élaboré et divinement progressif, de la grande musique qui fait honneur au prog exécutée et pensée par les Åkesson.