Vous vous souviendrez peut-être du passage météorique du groupe SOUND OF CONTACT avec le fils de PHIL COLLINS, Simon et un certain KERZNER aux claviers. Ce même KERZNER avait ensuite fait un excellent album solo intitulé NEW WORLD. Eh bien le revoici avec un projet bien personnel et très touchant. Durant sa vingtaine, David, après une relation et un séjour apparemment décevant à Los Angeles, a pris la route avec sa peine et sa guitare et écrit plusieurs chansons sur son expérience. Modifié et repris au fil du temps, 25 années plus tard, David offre enfin un premier volet de ce ‘road trip’. Bien entouré avec plein d’amis dont un ‘’ex-dimensionaute’’ en MATT DORSEY, FERNANDO PERDOMO et RANDY McSTINE, le résultat est excellent. Une suite de tableaux très expressifs dans un style rock américain classique mais de grande qualité sonore, plusieurs morceaux sont de petits bijoux. En passant nous révisons ici l’album complet car une version EP existe sur les plateformes numériques populaires avec un sous-titre différent (The Eye).

‘’Heart Land Mines’’ débute en force avec une courte introduction qui mets la table pour le narratif qui suivra. ‘Eye of the Storm’ vous lance immédiatement dans le registre prog et n’aurait pas paru déplacé sur l’album de ‘Sound of Contact’ dans un style un peu ‘floydien’. ‘Dreaming in LA’ est un beau rock assez classique très drôle et mettant en vedette une très belle voix et une mélodie accrochant. ‘Genevieve’ est la ballade habituelle, très belles guitares, douce mélodie et émotion bien ressentie. ‘Back to One’ est plus blues et offre un rythme relaxe et un style de guitare et de voix proche de MARK KNOPFLER. ‘When the Heart Sinks Like a Stone’ est plus gras, un country rock blues sans faiblesse et montrant les grandes qualités de compositeur de David. ‘Worlds Apart’ explore le thème de la séparation dans le temps et l’espace de façon délicate et montre à quel point KERZNER était un moteur principal avec SOUND OF CONTACT. Aérien, envoûtant et juste avec la bonne dose de mélancolie. ‘Dirty Girl’ revient au groove rock de bar fumant avec une guitare grincheuse et un piano électrique solide. Encore ici les paroles vont droit au but. ‘Manic Calm’ se veut une sorte de paradoxe très prog et rappelle un peu le style du RPWL, possiblement mon morceau favori. ‘Too Far Gone’ est un autre morceau tout à fait dans le style de KERZNER et magnifiquement orchestré. On conclura avec une reprise de ‘Eye of the Storm’ avec un solo de synthé à faire frissonner ! Puis un clin d’œil sans doute à ‘Dark Side of The Moon’ avec ‘Sirens Song’ et une très brève ‘outro’ délicate pour terminer.

Bref, si vous m’avez suivi jusqu’ici, vous comprendrez que le détour KERZNER est tout à fait réussi ; facture exemplaire, richesse sonore, arrangements magiques et une écoute touchante et addictive. Du beau rock moderne, humain et suffisamment sophistiqué pour plaire à toute une plage d’amateur de bon rock progressif moderne et permettant de découvrir un auteur compositeur qui mérite d’être mieux connu. Fortement recommandé, on attend le volume 2 au plus vite.